mercredi 17 mai 2017

Elisa raconte la Guadeloupe



Melissa lui avait dit — Melissa, posé bien droit sur sa chaise et la nostalgie au coin des paupières —, Melissa lui avait dit : en arrivant dans la commune demande la famille Delpech, tout le monde me connaît, tu n’auras pas de problèmes.

Sûr. Tout le monde connaît, Melissa. Tout le monde, sauf les deux femmes bavardâtes et le vieillard dubitatif à qui il a vainement posé la question.

— Delpech... c’est sûrement à l’autre bout, a dit le tenancier de la buvette qui fait face, côté ombre, à l’église jaune, côté soleil, et à ! Arrêt des cars collectifs, côté transports. C’est un nom qui me dit quelque chose, mais ce quelque chose ne me dit rien.

Puis il a replongé la tête dans son bac à glace puisque le type-là n’avait manifestement pas l’intention de consommer. Plus loin donc. Une double rangée de maisons modestement basses, le soleil qui flamboie, et, à proximité, la mer qui lame à vagues en bordure de palmiers.

— Delpech... Le garçon ou la fille?

— Celui qui a un fils en France.

— En France ! Vous voulez dire là-bas...

Le touriste en voyage en Guadeloupe se crispe un instant. Département d’outre-mer, en termes clairs, signifie qu’il est présentement stationnant bel et bien sur un morceau d’hexa..., non, pas d’hexagone quand même, mais sur un sol aussi départementalement français que celui de Loire ou de la Seine-Saint-Denis avec préfecture, sous-préfecture, préfet et députés réglementaires et théoriquement en état de marche.

Il n’arrive pas à s’y faire et se fait piéger à tous les coins de cocotiers.

— Oui, là-bas, en métropole.

— Écoutez, reprend la femme, qui réfléchit, essayez la première ruelle après la voiture blanche-là, et au bout, face à la mer, la petite maison bleue sur la droite-là.

— Merci madame, vous êtes très gentille.

Z’êtes très gentille... Il est bien poli le touriste. Il n’y a pas longtemps qu’il est là.

Il ferme un instant les yeux. Deux petites rides horizontales se creusent sur son front, emplies immédiatement d’une marée de sueur. Le soleil, l’océan, intimement mêlés, scintillent en gerbes réverbérantes. Il découvre un pêcheur solitaire qui, sur la terre grise mêlée de sable blanc, sous un fragile toit de palmes empilées, raccommode ses casiers à petits coups obstinés de fil de fer. Un peu plus loin, des gosses nus crient en courant. Et puis la mer, la mer qui clapote doucement. Le touriste sourit. Karukera, l’île aux belles eaux, comme l’appelaient les Caraïbes. Il fait un pas, comme à regret, tranquillement un autre, s’emplit la tête encore encrassée de gris d’une bouffée de paradis. « Venez-vous détendre sur nos belles plages, nager dans nos eaux limpides, goûter notre climat idyllique, visiter nos coins pittoresques et danser la biguine », murmure suavement un palmier au tronc courbé qui perçoit régulièrement, et en secret, des dessous de sable payés par l’Office du Tourisme. Quelle belle vie. Le touriste se détend et oublie ses soucis.
Quand même. Le pêcheur près de sa barque semble désabusé.
Son pantalon est terriblement rapiécé.

Une humble maisonnette. A droite, une clôture de tôle ondulée entoure la cabane voisine, qui en précède une autre, qui n’est pas la dernière, recouverte de larges plaques de contreplaqué. Le touriste s’approche. Il frappe et s’aventure dans un rectangle d’obscurité. Un silence interrogatif et deux grands yeux étonnés. Dans l’ombre noire, une ombre noire s’est avancée en traînant les pieds. Perplexe, une femme entre plusieurs âges le regarde.
— Etes-vous madame Delpech ?
Comment ne le serait-elle pas ?
— J’ai rencontré votre fils en métropole, je lui avais promis de venir vous saluer lors de mon voyage en Guadeloupe.
Sur la table, dans une cuvette cabossée, deux poissons, le ventre écorché. Un rayon de sourire éclaire la pièce sommairement meublée.
— Vous avez vu mon fils ? Vous lui avez parlé ? Entrez, entrez donc, excusez-moi cela n’est pas très riche, mais entrez donc, entrez quand même, entrez !
Il n’a pas le temps de protester. Elle s’est retournée vers quelque fond de pièce et appelle, visiblement remuée.
— Albert, vite Albert, il y a un monsieur qui nous apporte des nouvelles de « là-bas ».
Touriste-là, c’est un ami.
Ils sont trois à l’entourer, qui le dévisagent avec émotion et gratitude. La mère, la tête entre les mains, le père, abasourdi, un petit frère sans doute, bien charpenté.
Les questions fusent, mélange d’excitation et de timidité. Un Français de France à la maison, apportant des nouvelles du petit, on en parlera ce soir à la veillée. (Après le journal télévisé.)
— Vous l’avez rencontré à Paris ?

A Paris ? Pourquoi à Paris ?
— Non, à Paris.
Un sourd tressaillement secoue la maisonnée, comme l’annonce d'une incongruité.
— Ah bon, fait la dame étonnée en regardant son mari étonné et le gamin de dix-sept ans plus surpris qu’étonné. Ah bon. Mais Paris c’est à côté de Paris, alors...

Le touriste sursaute. Paris dans la banlieue parisienne, coincé entre Courbevoie et Clichy, c’est largement la meilleure de l’année ! Il fait un effort pour ne pas éclater de rire puis, réfléchissant, s’en veut de son début d’hilarité. Trop facile. Combien de Français de France, de culture générale certifiée, sauraient préciser si la Guadeloupe est située près de la Nouvelle-Calédonie, au large de l’Afrique australe ou dans l’océan Pacifique ?
Combien ?

Au cœur de l’archipel des Petites Antilles, entre la mer Caraïbe et l’Atlantique, la Guadeloupe se compose de deux îles, Grande-Terre et Basse-Terre (ou Guadeloupe), disposées en ailes de papillon. Avec ses- dépendances, Marie-Galante, la Désirade, les Saintes, Saint-Martin, et Saint-Barthélemy, le département couvre 1780 km2 et compte plus de 330000 habitants et est un département français d'outremer 971.
— Non, reprend le touriste avec sérosité, Paris se trouve en Haute-Savoie, à environ 600 km de la capitale.
— 600 km, murmure l’homme qui lui fait face, une lueur effarée au fond du regard. 600 km...
Pêcheur, fils de pêcheur, petit-fils de pêcheur, il peut imaginer l’immensité de la mer. Il la connaît. Mais une telle étendue de terre, de la terre, de la terre, du continent à perte de vue, quand on vit dans une petite île comme la sienne, on ne peut pas. Il se mord les lèvres. On ne peut pas.
— On est écrasé, murmure-t-il en contemplant machinalement ses pieds nus. On est écrasé.
Il reste seul, perdu dans ses pensées. Sa femme a sur le front un autre souci.
— Que fait-il à Paris? Il ne nous l’a pas écrit...
Le touriste se gratte la tête avec perplexité.

Mme Delpech n’a rien pour recevoir dignement ce monsieur, il aurait pu manger ici, excusez le désordre et la simplicité, mais si l’on avait su que ce monsieur viendrait, on aurait préparé, on aurait préparé.
M. Delpech, petit homme fluet, acquiesce des épaules tandis que Mme Delpech, gentiment désolée, écarte les bras d’impuissance. L’adolescent, intéressé, s’est installé dans une flaque de lumière échappée de la porte ouverte par laquelle se glissent des cris et des rires, se dandine d’une jambe à l’autre et n’en perd pas une bouchée.
Si ce monsieur est pour quelque temps dans le pays, y est-il?
Mais oui n’est-ce pas, il pourrait venir déjeuner, si cela ne le dérange pas, car il a sûrement mieux à faire, venir déjeuner, demain peut-être, ou bien après-demain, Mme Delpech lui préparera un bon repas digne d’un Français de France, on n’est pas riches mais ce sera bien, et avec plaisir, mais c’est bien naturel, et non, ce monsieur n’a pas à être confus. D’accord donc. La maison est grande ouverte. Il y aura un bon grand poisson sauvage comme on les fait ici, péché au large, et puis des légumes de France auxquels il est habitué, pas de l’igname ou de la patate douce, et puis, ou peut-être, mais qu’importe, ce monsieur aimera, on sortira la nappe blanche et tout sera en ordre, bien qu’il n’y ait pas grand-chose à ranger, alors demain midi n’est-ce pas, c’est une fête, demain midi, ah, si l’on avait su cette arrivée.
M. Delpech sourit et hoche la tête à bras ouverts. Mme Delpech se tait un instant pour reprendre son souffle, pose machinalement la main sur son cœur.
Et respire. Comme ça, sans y penser.
Le cœur sur la main.

mercredi 29 mai 2013

Visite de Basse-Terre Guadeloupe en voiture de location Peugeot

Aujourd'hui il pleuvait, temps à aller au ciné, mais bon les vacances en Guadeloupe ne dure pas très longtemps aussi j'ai décidé de partir en balade en voiture de loc, un joli voyage. Au volant de ma PEUGEOT 2008, voiture de location que j'avais réservé à l'aéroport de Pointe-a-Pitre, je suis parti sur les routes de la Basse-terre Guadeloupe. A Paris ma femme à une 2008 et elle se lance à l'assaut des villes mais un break. Aussi en Guadeloupe, Exit le break 207 SW, bonjour le SUV urbain. Le Peugeot 2008 va investir le segment des SUV de poche et j'avoue que sur ces chaussées complètements détrempées je me suis bien éclaté.
Le constructeur de Sochaux emboîte le pas à Renault, Chevrolet ou Opel afin de proposer un véhicule de loisirs de petit gabarit, le Peugeot 2008 ne mesurant que 4,16 m de long et les petites routes sinueuses lui conviennent bien.

Elle est pratique cette petite voiture de location en Guadeloupe à louer ici, la capacité de chargement du break SW, au dessin de SUV Issu techniquement de la base de la 208, il en reprend également une grande partie de la planche de bord. Outre le style, la surprise vient du positionnement tarifaire du 2008 qui serait équivalent à celui de la 207 SW.

Je vous conseille la découverte de la Guadeloupe en voiture de location, pas fatiguant et super sympa et la ville de Basse-Terre Guadeloupe est une ville agréable même lorsqu'il pleut ;-).

vendredi 7 décembre 2012

Passionné de voyage

Passionné de voyage et de e-tourisme, un petit blog pour échanger des informations relatives au voyage sous toutes ses coutures principalement dans la Caraibe.